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Maada Bio préféré à Diomaye à la CEDEAO : Le « pire camouflet diplomatique », selon Thierno Alassane Sall

La désignation du président sierra-léonais Julius Maada Bio à la tête de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ne passe pas pour Thierno Alassane Sall. Pour le leader du parti République des Valeurs, cette élection constitue tout simplement « le pire affront » jamais subi par la diplomatie sénégalaise.

Présent à Abuja ce 21 juin, le chef de l’État sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, était un temps pressenti pour assurer la présidence tournante de l’organisation régionale. Mais le choix final des chefs d’État s’est porté sur son homologue de Sierra Leone. « Le Sénégal vient de subir le pire camouflet diplomatique de son histoire. Les chefs d’État de la CEDEAO ont en effet préféré confier la présidence tournante de l’organisation au Sierra-Léonais Julius Maada Bio, à la place de Bassirou Diomaye Faye, un moment pressenti », a écrit Thierno Alassane Sall dans une déclaration relayée sur ses réseaux sociaux.

Mais au-delà de ce revers, l’ancien ministre estime que cette ambition même de diriger la CEDEAO était en contradiction avec la posture politique du président sénégalais. « Quelle idée, pour un antisystème, de vouloir diriger le consortium régional du Système ! N’est-ce pas aussi un défaut sidérant de perspicacité que de croire que la CEDEAO pourrait faire confiance, en un moment aussi crucial de son histoire, à Diomaye, dont l’autorité et le charisme sont mis à mal par son propre camp, à commencer par son Premier ministre ? » s’interroge Thierno Alassane Sall.

Il ajoute que les discours radicaux de certains députés sénégalais siégeant à la CEDEAO, résonnant avec les critiques émises par l’Alliance des États du Sahel (AES) contre les chefs d’État de la communauté, ont contribué à ternir l’image du Sénégal au sein de l’organisation. Dans ce réquisitoire sans concession, le leader de la République des Valeurs n’épargne pas non plus le Premier ministre Ousmane Sonko, en déplacement officiel en Chine. « Il nous reste des lots de consolation : des photos du PM aux côtés d’officiels de second rang en Chine, au moment même où l’on enregistre la déconvenue du siècle à Abuja », ironise-t-il, estimant que « le populisme se heurte au mur de la réalité du monde ».

Pour Thierno Alassane Sall, la politique extérieure du Sénégal souffre désormais de ce qu’il décrit comme « l’offensive désordonnée des deux chefs de l’exécutif, tous deux absents du territoire ». Une situation qui, selon lui, affaiblit l’image du pays : « On est un pays dévalué », conclut-il sèchement.

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