Victime d’une négligence médicale, un migrant sénégalais perd la vie en Tunisie

La communauté sénégalaise en Tunisie est en deuil après le décès tragique de Hassan Barry, un jeune homme de 27 ans. La douleur de sa disparition est d’autant plus vive que les circonstances de sa mort révèlent un profond manquement dans l’accès aux soins de santé, notamment pour les migrants. D’après Les Échos , citant l’ONG Réfugiés, Hassan Barry est tombé malade quatre jours avant de succomber. Malheureusement, malgré ses appels désespérés à l’aide, il a été renvoyé d’hôpital en hôpital sans qu’aucune prise en charge sérieuse ne lui soit accordée. L’ONG dénonce ainsi la négligence qui a conduit à la perte de cette vie, soulignant qu’une prise en charge rapide et appropriée aurait pu sauver Hassan.
Dans un communiqué de l’ONG, la situation est décrite comme inacceptable. « Nous avons essayé de joindre à plusieurs reprises la police et les services d’ambulance de Sfax, mais nos appels sont restés sans réponse. Nous ne pouvons accepter que de telles situations se répètent, » s’indigne l’organisation, qui a exprimé son désarroi face à l’indifférence des autorités locales. L’ONG a également précisé un message solennel aux proches de Hassan : « Si quelqu’un connaît la famille de Hassan Barry au Sénégal, veuillez leur faire savoir qu’il n’est plus parmi nous. Sa vie a été écourtée prématurément, et il est impératif que ses proches connaissent la vérité sur ce qui s’est réellement dépassé. »
Le décès de Hassan Barry n’est malheureusement pas un cas isolé. L’ONG Refugees insiste sur le fait que cette tragédie reflète un problème beaucoup plus vaste et systémique auquel sont confrontés de nombreux migrants en Tunisie. En effet, beaucoup d’entre eux se heurtent à d’importantes barrières pour accéder aux soins de santé. Ces obstacles incluent des difficultés linguistiques, des préjugés raciaux et une hostilité croissante vis-à-vis des étrangers, sans compter les moyens insuffisants dans certains établissements de santé. La situation est particulièrement difficile pour les migrants subsahariens, qui sont souvent confrontés à une double peine : celle de fuir des conditions précaires dans leur pays d’origine, puis de se retrouver rejetés et abandonnés dans leur pays d’accueil.
Les Échos rapportent également qu’un autre migrant, Ibrahima Jallow, a récemment perdu la vie dans des circonstances similaires. Ce n’est donc pas un incident isolé, mais un symptôme d’un problème plus large concernant le traitement des migrants en Tunisie. Cette réalité met en lumière des injustices qui ne cessent de s’aggraver, alimentées par un manque de solidarité et de respect des droits fondamentaux des personnes migrantes.
Cette tragédie soulève de nombreuses questions sur l’efficacité et l’équité du système de santé tunisien, notamment pour les migrants. Le système de soins devrait être accessible à tous, sans discrimination, mais les faits montrent que pour de nombreux migrants, obtenir des soins médicaux de qualité est un parcours du combattant. Il est urgent que les autorités tunisiennes prennent des mesures concrètes pour garantir une couverture de santé universelle et non discriminatoire, ainsi que pour sensibiliser les professionnels de la santé à la nécessité de traiter tous les patients avec dignité et respect, peu importe leur statut migratoire.
L’ONG Refugees et d’autres organisations de défense des droits des migrants appellent donc à une réforme immédiate du système de santé et à une meilleure prise en charge des migrants, qui méritent d’être traités sur un pied d’égalité avec les citoyens. tunisiens. Ces événements tragiques rappellent que la vie humaine doit primer sur les différences d’origine ou de statut et que chaque vie, quelle qu’elle soit, mérite d’être protégée.