Mamadou Ibra Kane : “L’existence des médias est menacée”
Mamadou Ibra Kane, Président du Conseil des éditeurs et diffuseurs de presse du Sénégal (CDEPS) a déploré, ce mardi 3 décembre lors d’une conférence de presse, la volonté du nouveau régime de liquider les entreprises de presse. “L’existence des médias est menacée, a-t-il indiqué. Contre cela, nous allons réagir”.
M. Kane, Président du groupe de presse Africom, s’exprimait après la publication par le ministère de la Communication et du Numérique de la liste des médias médias en conformité avec les dispositions du Code de la Presse. Mamadou Ibra Kane a fustigé cette initiative du ministre de la Communication, Alioune Sall. “Il s’est totalement fourvoyé, a-t-il dit. Ce n’est pas au ministre de la Communication, ni à une quelconque autorité administrative de donner une autorisation pour la création d’un média, d’une entreprise de presse ou a posteriori de valider son existence légale”.
Le patron du quotidien Stades, dont la parution a été suspendue en raison de difficultés économiques, a évoqué une “forfaiture contre la démocratie, la liberté de la presse au Sénégal ». “Nous allons nous battre par tous les moyens juridiques dont nous disposons”, a-t-il promis.
Pour rappel, le ministre de la communication, des télécommunications et du numérique, Alioune Sall, a publié, mardi, une liste provisoire de 112 entreprises de presse officiellement reconnues par l’Etat comme étant conformes aux dispositions du code de la presse.
“Les résultats des analyses des 380 dossiers soumis par les entreprises de presse au niveau de la plateforme Déclaration médias du Sénégal (DMS), font état, à la date du 29 novembre 2024, de 112 entreprises de presse en conformité avec des dispositions du code de la presse’’, a-t-il déclaré, lors de la cérémonie de publication de la liste provisoire des médias conformes à la loi.
Il s’agit de « 10 télévisions, 11 entreprises de presse écrite, 17 radios, 11 radios communautaires, 6 web tv et 54 organes de presse en ligne’’, selon le ministre.
Les organes de presse déclarants non reconnus officiellement, a-t-il indiqué, ont ‘’72 heures pour se conformer aux exigences légales’’.