Politique

L’État veut récupérer ses véhicules : Oumar Sow demande un remboursement et évoque une promesse de Macky Sall

Le gouvernement sénégalais a décidé de récupérer tous les véhicules de fonction attribués aux anciens fonctionnaires sous le régime de Macky Sall. Cette décision s’inscrit dans une politique de rationalisation des moyens de l’État, une priorité pour le président actuel Bassirou diomaye Faye. En conséquence, les agences gouvernementales ont reçu l’instruction de reprendre tous les biens publics qui étaient utilisés par les anciens ministres et collaborateurs.

Cependant, cette décision a suscité des critiques, notamment de la part de l’ancien ministre Omar Sow. Ce dernier a exprimé son mécontentement, en rappelant qu’une promesse avait été faite par Macky Sall de céder ces véhicules aux anciens ministres et collaborateurs concernés. Selon Omar Sow, « Macky Sall avait prévu de sortir un décret visant à céder complètement les véhicules de fonction aux fonctionnaires qui les détiennent. La seule condition était que ces derniers devaient entretenir entièrement le véhicule à leur charge. Cela signifie que chaque fonctionnaire devait effectuer la vidange par lui-même, réparer le moteur en cas de panne et assumer tous les frais nécessaires pour entretenir le véhicule. Dans ce cas, la voiture leur appartenait entièrement. »

Il explique dans un entretien accordé à nos confrères de Sénégal 7, que cette promesse avait incité certains anciens ministres et collaborateurs à engager des frais pour l’entretien des véhicules, croyant qu’ils en deviendraient propriétaires. « Auparavant, c’était l’État qui prenait en charge tous ces frais. Cependant, avec le nouveau décret, cela ne serait plus le cas. Il est important de noter que cette mesure ne concernait pas uniquement les fonctionnaires, mais aussi plusieurs agences comme l’Inspection générale de l’État (IGE). Certains employés allaient même à la retraite avec leur véhicule de fonction. Ce décret était donc censé permettre aux fonctionnaires de devenir propriétaires de leurs véhicules de fonction. »

Toutefois, en l’absence de publication officielle de ce décret, les véhicules restent la propriété de l’État. Omar Sow souligne l’injustice de cette situation, « Je suis conscient que ce décret n’a jamais été publié et que, juridiquement, les véhicules ne nous appartiennent pas. Entre-temps, nous avons dépensé beaucoup d’argent pour entretenir ces véhicules. Devons-nous alors présenter la facture à l’État pour obtenir un remboursement, surtout que les nouvelles autorités prônent le concept de ‘Jub Jubal jubanti’ ? Je pose cette question à l’État car je pense que nous méritons un remboursement des frais investis dans l’entretien des véhicules. Certains ont même changé le moteur d’origine ou repeint leur véhicule de fonction. »

Omar Sow affirme également que la non-publication du décret relève de la responsabilité de la Commission des réformes. « Par ailleurs, Oumar Samba BA, qui est à la présidence, sait très bien pourquoi le décret n’a pas été publié. Tout simplement parce que c’est la Commission des réformes qui doit siéger pour ce décret. De plus, l’État ne nous fournissait même pas de carburant, tout devait être pris en charge par nous-mêmes grâce à notre salaire. »

Omar Sow conclut en soulignant qu’il n’est pas le seul affecté par cette situation et a personnellement dépensé plus de 2 millions de francs CFA pour l’entretien de son véhicule. « Je demande donc à l’État comment ils comptent gérer la situation de toutes ces personnes qui ont dépensé énormément d’argent sur les véhicules. Si nous portons l’affaire devant la justice, nous aurons gain de cause. J’ai d’ailleurs contacté le parc automobile qui gère les véhicules de fonction. J’ai taquiné la personne que j’ai eue au téléphone en lui demandant comment ils allaient gérer les deux moteurs que j’ai remplacés, qui m’ont coûté chacun un million, et tous les autres frais engagés pour ce véhicule. Elle m’a répondu qu’ils allaient trouver une solution. Je lui ai alors dit que s’ils voulaient, ils pouvaient venir récupérer le véhicule, car je n’avais pas le temps de le déposer là-bas. »

SENEGO

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