Audit des finances publiques : L’APR de Macky Sall se défend et conteste fermement de « grossières affirmations »
Le parti politique Alliance Pour la République (APR) de Macky Sall a vivement réagi à une série d’allégations formulées par le Premier ministre Ousmane Sonko lors d’une conférence de presse tenue le 26 septembre 2024. Ces accusations, portées à la lumière d’un rapport provisoire sur les finances publiques, ont suscité une réponse ferme de l’APR, qui a dénoncé des propos « irresponsables » et « sans fondement » qui, selon eux, ternissent l’image du Sénégal et sapent la confiance dans ses institutions.
Ci-dessous le communiqué de l’APR :
Le 26 septembre 2024, le Premier ministre, accompagné des ministres en charge de l’Économie, de la Justice, de l’Enseignement supérieur, ainsi que du ministre Secrétaire général du Gouvernement, a tenu une conférence de presse pour présenter les résultats d’un rapport sur la situation des finances publiques.
Il est profondément regrettable de constater que des propos irresponsables tenus lors de cette conférence ont laissé entendre que le gouvernement sortant aurait manipulé des chiffres et/ou falsifié des données dans le cadre de sa gestion couvrant la période 2019-2023.
Ces insinuations, évoquant des détournements massifs de ressources publiques, sont non seulement dénuées de tout fondement, mais également nuisibles à la crédibilité de nos institutions, que tout dirigeant sérieux se doit de préserver.
L’Alliance Pour la République (APR) déplore le mode opératoire du Premier ministre et de son gouvernement, qui, de manière peu élégante et péremptoire, incrimine de façon arbitraire d’anciens ministres en charge des Finances publiques sur la base d’un simple rapport provisoire, qu’ils n’ont ni vu ni discuté, et dont ils ne sont donc pas en mesure d’apprécier la valeur ou d’y répondre.
L’APR tient à contester fermement ces grossières affirmations, qui révèlent l’incompétence de leurs auteurs et leur ignorance des règles qui gouvernent les finances publiques.
Le Premier ministre n’a eu aucun scrupule à se prononcer publiquement sur les résultats d’un rapport provisoire d’audit des finances publiques – une matière d’une complexité notoire – avant même que la Cour des comptes n’ait donné son avis sur ledit rapport.
Il est donc inacceptable de porter des jugements sans attendre la certification de la Cour des comptes, qui dispose d’un délai de trois mois pour valider les conclusions d’un tel document.
Il est important de rappeler que la Cour des comptes est l’unique juridiction compétente pour évaluer la régularité des comptes et le bon usage des fonds publics. À cet effet, elle a validé la gestion des années 2019 à 2021, pour laquelle les lois de règlement ont déjà été votées par l’Assemblée nationale, sans oublier que le projet de loi de règlement de 2022 est validé et en attente d’examen par l’Assemblée.
La Cour des comptes ne se prononcera sur le rapport provisoire qu’après l’avoir soumis aux acteurs concernés, notamment les anciens ministres des Finances pour la période en question, afin de recueillir leurs observations dans le respect du principe du contradictoire, avant de rendre ses conclusions.
Tout en saluant l’esprit de retenue des anciens ministres des Finances, injustement accusés par le Premier ministre Ousmane Sonko, nous condamnons l’empressement de ce dernier à tirer des conclusions sur un rapport qui n’est que provisoire, alors que le processus de validation n’est pas encore achevé.
Le Premier ministre semble ignorer que, dans le domaine de la gouvernance, la prudence, la retenue et surtout la discrétion doivent prévaloir dans l’exécution des missions régaliennes de l’État. Ces vertus sont essentielles pour conduire notre pays, en quête d’émergence, vers un développement harmonieux et durable.
Nous constatons également un manque de respect flagrant envers l’administration de l’économie et des finances publiques. Il est inacceptable que des accusations soient portées sans preuves tangibles, mettant ainsi en péril la confiance du public envers nos institutions.
En croyant s’attaquer à des ministres qui ont accompli leur mission avec intégrité, dans le respect de notre système financier et budgétaire fondé sur la transparence et le respect des normes en vigueur, Monsieur Ousmane Sonko a avili l’image du Sénégal et déshonoré la République.
Il est le seul et unique responsable de la dégradation de la notation du Sénégal et des conséquences dramatiques qui en découleront.
L’APR rappelle et réaffirme son engagement envers une gestion rigoureuse et transparente des ressources publiques. Sous la conduite du Président Macky Sall, des mécanismes rigoureux de contrôle et de reddition des comptes ont été mis en place pour garantir que chaque franc dépensé soit justifié et profite au peuple sénégalais souverain.
Ces efforts ont été soutenus par des audits réguliers et des évaluations indépendantes visant à assurer l’utilisation optimale des fonds publics. Le bilan palpable légué au peuple sénégalais en est la meilleure illustration.
Ce bilan a fait l’objet d’un ouvrage dont les actions, faits et chiffres sont irréfutables.
L’APR appelle Monsieur Ousmane Sonko à faire preuve de responsabilité et de retenue dans ses déclarations insensées et maladroites, qui engagent la crédibilité, l’image et la réputation du Sénégal, patiemment construites par de grands hommes d’État avant lui.
Les enjeux économiques et sociaux auxquels notre pays fait face exigent une sérieuse prise de conscience, à la hauteur de la gravité de la mission et des défis complexes à relever.
Au moment où les coupures d’électricité refont surface, où l’économie est en repli, la croissance en recul, le chômage en constante progression, la migration clandestine en résurgence, le logement inaccessible, les prix des denrées de première nécessité en hausse, la cohésion sociale menacée et les libertés fondamentales – dont la liberté de circulation – bafouées, le Sénégal a plus que jamais besoin d’un débat public sain. Ce débat doit être alimenté par des messages de vérité et des analyses rigoureuses, avec pour unique objectif de répondre aux attentes légitimes du peuple.
Les discours de délation infondée, de calomnie malveillante et d’accusations gratuites n’aideront en rien notre pays à progresser.
Fait à Dakar, le 6 octobre 2024
Le Secrétariat Exécutif National