L’Observateur relate une histoire de bigamie à la barre du Tribunal de Louga. Le journal rapporte que la mise en cause, N. Diop, âgée d’une vingtaine d’années, a été reconnue coupable et condamnée à trois mois assortis du sursis. La prévenue, poursuivie par son premier mari, a été jugée en compagnie de son père, son nouveau mari et ses beaux-parents. Ces derniers, poursuivis pour complicité de bigamie, écopent également du sursis.
«N. Diop est ma femme depuis trois ans. Seulement, son comportement laissait à désirer. Elle ne me respectait pas. [Par exemple], nous n’avons pas eu d’enfant parce qu’elle faisait de la contraception. Lorsque j’en ai été informé, j’en ai en parlé avec elle, mais elle m’a craché à la figure qu’elle ne voulait pas avoir d’enfant avec moi parce que je ne suis pas un bon mari», accuse le plaignant, repris par la source.
M. Wade de marteler : «C’est ainsi que j’ai pris la décision de lui demander de retourner chez ses parents, le temps que nos parents respectifs trouvent une solution à notre différend. Mais quelques mois après qu’elle a quitté le domicile conjugal, ses parents l’ont donné en mariage, alors qu’elle reste toujours ma femme.»
Il déclare avoir «appelé [son beau-père] pour se plaindre auprès de lui», mais ce dernier lui «a rétorqué qu'[il] répudié [sa fille]. Or, ce n’est pas le cas.»
Wade n’a pas manqué d’interpeller M. Kane, le nouveau mari de N. Diop : «[Il] sait bien que celle-ci est toujours dans les liens du mariage. Je veux qu’il me retourne ma femme.»
L’accusée réplique : «J’ai vécu l’enfer chez non mari M. Wade. Il me frappait à longueur de journée. Tout le village savait qu’il me maltraitait.» Pire, se défend-elle, «Il me taxait souvent de femme de moeurs légères. Les sages du village ont essayé de la raisonner en vain. Il m’avait répudié à trois reprises. Ne pouvant plus accepter les supplices qu’il me faisait vivre, j’ai décidé de rentrer chez mes parents parce que ma vie était en danger. Il ne peut pas accepter que je me remarie. Il a juré qu’il allait me faire payer mon choix».
Interrogé à son tour, M. Diop, le père de la dame, jure que «Wade lui a avoué au téléphone avoir répudié» sa fille. «C’est pourquoi, dit-il, j’ai pris mes responsabilités pour la donner en mariage.» M. Kane, le nouveau mari, soutient à son tour que «[sa femme] lui a assuré qu’elle n’était plus dans les liens du mariage». Son père et sa mère ont fait la même déclaration.
Dans son verdict, le juge a tenu à rappeler à tout ce beau monde que «seul le tribunal était habilité à prononcer le divorce», reprend L’Obs.
