Lat Diop, ancien Directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase), traverse une période extrêmement délicate, suite à son incarcération le 26 septembre dernier. Accusé de détournement de fonds publics, d’extorsion et de blanchiment d’argent, il fait face à de lourdes mesures conservatoires, telles que le gel de ses comptes bancaires, la saisie de ses biens, dont ses véhicules et sa résidence principale. Ces mesures visent à protéger les intérêts financiers de l’État, mais elles sont vivement critiquées par ses avocats, qui dénoncent une stratégie visant à l’affaiblir financièrement et à l’empêcher de se défendre convenablement.
Le dossier de Lat Diop a pris une nouvelle dimension avec les déclarations de Mouhamed Dieng, ex-patron de 1XBet Sénégal, qui a affirmé avoir versé à Lat Diop une somme de 5 milliards de FCFA, issue de ses commissions. Dieng affirme que cet argent aurait servi à l’acquisition de plusieurs biens immobiliers, y compris une résidence à Grenoble, en France. Lat Diop rejette fermement ces accusations, qu’il considère comme infondées. Selon lui, ses relations avec Dieng se sont détériorées à cause de la renégociation des contrats de partenariat de la Lonase, ce qui aurait augmenté les revenus de l’entreprise mais suscité des tensions avec certaines parties.
Les avocats de Lat Diop contestent non seulement les accusations portées contre leur client, mais aussi les mesures conservatoires prises par la justice, qu’ils qualifient de manœuvres politiques visant à l’écarter de la scène publique. Ils maintiennent que leur client est la cible d’une vendetta politique, et promettent de se battre pour sa libération et l’annulation des saisies de ses biens.
Cette affaire, qui s’accompagne de nombreux rebondissements, cristallise les débats sur la transparence et la justice au Sénégal, alors que Lat Diop, autrefois figure clé du secteur public, doit désormais défendre sa réputation face à de graves accusations. Les prochaines étapes de l’enquête détermineront si ces accusations tiendront devant la justice, ou si, comme le soutiennent ses avocats, elles relèvent d’un règlement de comptes politique.