Société

« Acharnement », « emprisonnement » : La coalition Fagaru interpelle le président Faye

Au Sénégal, le climat politique est de plus en plus tendu, ces derniers jours. L’opposition dénonce des « convocations arbitraires et des privations de liberté », accusant le gouvernement de s’enliser dans une logique de répression systématique des voix dissidentes. 

À travers une lettre ouverte, Abdou Karim Fall (Président PARE Suxxali Senegaal), Modou Diop (Président MPDAECI), Docteur Cheikh Tidiane Seck (Président BND / XEL Ak Koom) et Tamba Danfakha (Président Coalition Priorité Emploi) ont interpellé le chef de l’État Bassirou Diomaye Faye, l’invitant à « apaiser le pays et de ramener la paix, sans laquelle aucun avenir voulu ne sera au rendez-vous du futur pour notre peuple ». Selon la coalition « Fagaru, les sentinelles de la République » l’État ne doit pas être « utilisé pour brimer certains Sénégalais ». Voici l’intégralité de leur texte.

Excellence, Monsieur le Président de la République

Nous, soussignés ci-dessous, acteurs politiques, engagés, en majorité, au service de notre peuple depuis plus de 40 ans, venons vous adresser cette lettre ouverte pour vous demander d’user de vos pouvoirs régaliens pour mettre un terme définitif aux convocations et arrestations intempestives des opposants et autres activistes de notre cher Sénégal.

Aujourd’hui, la brigade de cybercriminalité avait convoqué le Président du mouvement Gueum Sa Bop, Monsieur BouganeGueye Dany pour avoir, selon ses avocats, démenti les chiffres avancés par votre Premier ministre Ousmane SONKO sur l’état des finances publiques, diffamé et injurié publiquement.

Depuis votre installation à la tête de la magistrature suprême de notre pays, une dizaine de personnes s’est, déjà, retrouvée emprisonnée, sur des bases fantaisistes et burlesques.

Qui l’eût cru, Monsieur Le Président de la République, que sous votre magistère, des Sénégalais perdraient la liberté et seraient arrachés, un jour, à l’affection de ceux et de celles qui les aiment pour avoir, simplement, exprimer leurs opinions sur la marche de leur propre pays ?

Qui, mieux que vous et les militants de votre parti êtes aussi bien placés pour connaître les souffrances qui naissent de l’arbitraire des actes d’un état partial et de ses instruments de répression aveugle ?

Est-il possible que vous ayez, tous, déjà oublié les pleurs, les solitudes et le désespoir de vos proches quand la police, un procureur et un juge vous ont arraché à votre lieu de travail et à vos familles pour vous jeter dans des caves et des cachots sordides ?

L’acharnement contre les voix discordantes et contre les adversaires politiques n’a jamais produit que de l’impopularité pour les dirigeants qui s’en rendent coupables.

Mais ça, c’est votre affaire à vous et à votre gouvernement.

En revanche, le désir insensé de votre gouvernement de traiter les conflits politiques ou personnels et les désaccords avec certains de nos compatriotes qui ne vous aiment pas par la voie judiciaire et l’utilisation des ressources publiques a des conséquences désastreuses sur la bonne marche de notre pays.

En effet, en faisant de l’intimidation systématique une stratégie d’asseoir votre autorité sur le pays, vous fragilisez l’opposition et notre démocratie.
C’est, exactement, le contraire de la mission que le peuple sénégalais vous a confiée et que vous aviez juré de remplir fidèlement.

Or, la stabilité est la première richesse de notre pays et le moyen le plus sûr de protéger notre peuple contre ses démons intérieurs et extérieurs.

En tant que Première Institution de notre pays, gardien de la constitution, il vous échoit, Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar Faye, d’apaiser le pays et de ramener la paix, sans laquelle aucun avenir voulu ne sera au rendez-vous du futur pour notre peuple.

Vous êtes le Président de tous les Sénégalais qui, majoritairement, vous ont choisi et, unanimement, vous ont accepté.

C’est pourquoi, vous ne devriez ni accepter, ni tolérer que l’état, qui est sous votre autorité, soit utilisé pour brimer certains Sénégalais pour quelque motif que ce soit, à fortiori, pour avoir exprimé leurs opinions comme ils l’entendent ou à cause de leurs ambitions politiques.

Au demeurant, comment voulez-vous être pris au sérieux avec votre slogan, si attractif, du jub, jubal et jubanti, si pour gagner les élections vous êtes prêts à ruser, au lieu de travailler mieux, à abuser des ressources publiques pour affaiblir vos adversaires au lieu d’être justes et véridiques ou courageux ?

En tout état de cause, vous devriez faire cesser toutes les poursuites contre Monsieur Bougane Gueye Dany, Président de la Coalition Gueum sa bop, les journalistes Kader Dia de SenTV,  Cheikh Yérim Seck et, plus généralement, toutes les personnes dont l’arrestation est planifiée pour des délits d’opinions ou pour des raisons électoralistes

Si vous ne mettez pas un terme à ces vagues d’arrestations arbitraires, vous porterez, devant l’histoire et devant Dieu, toute la responsabilité de ce qui pourrait advenir de nocif tant contre votre propre camp que contre ce peuple que nous aimons, tous, à l’excès.

Vive la paix
À bas les tensions politiques permanentes
Vive le Sénégal 

Ont signé pour la coalition FAGARU, les sentinelles de la République : 

1)Abdou Karim Fall
Président PARE Suxxali Senegaal
2)Modou Diop
Président MPDAECI
3)Docteur Cheikh Tidiane Seck
Président BND / XEL Ak Koom
4)Tamba Danfakha
Président Coalition Priorité Emploi

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