Selon l’Obs, la libération de Nabou Lèye a créé une onde de choc. À Guinaw Rail, les proches d’Aziz ont organisé des marches, imprimé des tee-shirts « Justice pour Aziz », se sont indignés dans les médias. La mère du défunt s’est effondrée. Et Nabou disparaît. Pas un mot. Pas une apparition. Jusqu’à ce que l’éclairage bleu d’un écran de téléphone la ramène brutalement sur le devant de la scène.
Sur Instagram, sur TikTok, elle danse à nouveau. Souriante. Apprêtée. Taille basse, maquillage maîtrisé, musique d’Ashs The Best ou de Waly Seck en fond. Des vidéos courtes, mais lourdes de sens. Et la colère renaît : « Une honte », « Elle n’a aucun respect », « Comment peut-elle danser après ce qu’elle a vécu ? ». La vindicte populaire se déchaîne. Mais derrière ce retour numérique se cache une autre réalité : celle d’une femme recluse, invisible, brisée.
Une liberté sous contrôle, sous regard, sous silence
« Poster, pour Nabou, ce n’est pas défier la mémoire des morts. C’est tenter de ne pas mourir elle-même. Elle ne provoque personne. Elle cherche juste un peu de lumière dans sa nuit », confie un proche. Dans sa bulle, elle ne reçoit presque plus de visites. Les amis se sont faits rares. La peur de s’associer à elle ou de la trahir involontairement les a éloignés. Son téléphone est silencieux. Ses comptes, surveillés. Elle ne parle à personne, ne répond à aucun média. Mais elle voit tout : rumeurs, mensonges, spéculations. Certains ont prétendu qu’elle s’était enfuie aux USA. D’autres, qu’elle s’était mariée en secret.