À Kaffrine, les bénéficiaires de la bourse de sécurité familiale, mise en place sous le régime de Macky Sall, ne cachent plus leur désarroi. Depuis l’arrêt de versement de cette aide sociale, leur quotidien est devenu un véritable calvaire. Entre la mauvaise récolte, la période de soudure et l’approche de la Tabaski, ces familles vulnérables vivent dans une précarité extrême.
«?Nous n’avons rien reçu depuis plusieurs mois. La dernière fois que nous avons perçu la bourse, c’était bien avant les élections présidentielles?», confie une mère de cinq enfants, les yeux embués, qui préfère garder l’anonymat. Pour elle, comme pour beaucoup d’autres, cette aide constituait le seul revenu régulier.
Depuis l’interruption des paiements, la vie est devenue insoutenable. «?Je ne peux plus acheter du riz, ni payer les frais de transport de mes enfants pour aller à l’école. Parfois, nous nous contentons de la bouillie pour tenir la journée?», raconte une autre bénéficiaire, la voix chargée d’émotion.
Certaines femmes disent être contraintes de s’endetter auprès de leurs voisines ou de vendre leurs derniers biens pour nourrir leur famille. «?J’ai vendu mon mouton de Tabaski de l’année dernière pour pouvoir acheter des vivres. Aujourd’hui, je n’ai plus rien à vendre?», se désole une grand-mère qui élève seule ses petits-enfants.
Avec l’approche de la fête de la Tabaski, la situation devient encore plus critique. «?Comment allons-nous célébrer la fête alors que nous n’avons même pas de quoi préparer un repas correct ??», s’interroge une bénéficiaire rencontrée au marché central.
Face à cette détresse généralisée, ces mères de famille lancent un appel pressant au gouvernement en place. «?Nous demandons au président actuel de penser à nous. Cette bourse est vitale pour notre survie. Sans elle, nous sombrons davantage dans la misère?», affirment-elles, la gorge serrée.
À Kaffrine, le silence des autorités sur la relance de la bourse de sécurité familiale inquiète. Les populations attendent des mesures urgentes pour soulager cette couche particulièrement fragile de la société.
