Politique

Thierno Alassane Sall revient à la charge : « Le Président Diomaye et Ousmane Sonko le savaient »

Le président du parti politique La République des Valeurs (RV) s’est largement exprimé sur les récentes discussions nationales concernant la dissolution des institutions telles que le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) et le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE). Lors de l’émission Objection sur la radio Sudfm, dont il était l’invité ce dimanche, Thierno Alassane Sall a affirmé que le chef de l’État était déjà conscient que ce projet allait être rejeté.

« Le président de la République (Bassirou Diomaye) et son Premier ministre (Ousmane Sonko) savaient que ce projet de loi n’avait aucune chance de passer », a déclaré Thierno Alassane Sall. L’ancien ministre des Transports sous l’ère Macky Sall a souligné que la coalition Benno avait soutenu la création de ces institutions, en précisant que ces structures sont principalement composées de responsables de Benno, à l’exception de quelques membres de la société civile, du patronat et des syndicats. « On ne peut pas s’attendre à ce qu’ils sapent la base sur laquelle ils sont installés », a-t-il ajouté.

Pour lui, « la situation sera probablement similaire lors de la session plénière de lundi prochain. Je vous rappelle que ces deux institutions ont été créées par la Constitution. Il est donc nécessaire de réviser l’article 103 de la Constitution et d’obtenir les 3/5 des voix, ce qui représente 99 sur 165 députés ».

Le leader de La République des Valeurs se déclare en faveur de la suppression de ces deux institutions. « Nous, au sein de La République des Valeurs, avons évalué le budget de ces deux institutions à environ 15 à 16 milliards de FCFA par an. Nous avions proposé de réaffecter ces fonds, par exemple, à la création de cliniques privées pour soutenir les zones rurales et offrir des services de santé de proximité à ces populations. Nous étions également d’accord pour leur suppression, surtout si l’on considère l’impact politique, social et économique limité de ces deux institutions. »

L’ancien candidat à l’élection présidentielle du 24 mars dernier a estimé qu’il serait difficile de se souvenir d’un rapport ou d’une contribution significative de ces institutions pour le Sénégal. Concernant la décision du nouveau régime, Thierno Alassane Sall estime que le projet de loi visant la suppression de ces deux institutions n’est qu’un prétexte. « En analysant la situation, on comprend que le Benno, sauf à se dédire, ne soutiendra pas ce projet, surtout à deux semaines de la dissolution de l’Assemblée nationale. Les membres de Benno seront solidaires entre eux en vue des élections législatives », a-t-il expliqué.

Selon lui, les nouvelles autorités cherchent à faire croire à la population que cette Assemblée est impopulaire, « qu’elle n’est pas en faveur du progrès » et « qu’elle n’est pas pour les réformes ». D’après le chef de file de La République des Valeurs, toutes ces réformes font partie d’un ensemble cohérent.

Il conclut que si les nouveaux dirigeants souhaitent vraiment rationaliser les dépenses, ils doivent renoncer aux fonds politiques. « Comme Ousmane Sonko l’a toujours soutenu lorsqu’il était dans l’opposition, il affirmait même que c’était Haram. Il l’a présenté comme une question de morale, bien au-delà de la légalité », a-t-il rappelé. D’un point de vue légal et politique, Thierno Alassane Sall estime que ces fonds servent à corrompre le personnel politique. C’est pourquoi, selon lui, « la première mesure à prendre si l’on veut rationaliser, c’est de supprimer les fonds politiques, et cela ne nécessite aucun vote ».

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